TocCyclopédie ■ Époques

Après le récent massacre de Crystal Lake, on emmène le corps sans vie de Jason à la morgue. Mais il se réveille, massacre des infirmiers et se rend dans la forêt, où des jeunes gens en vacances occupent une maison...



Meurtres en trois dimensions (1982) ayant été une excellente affaire pour la compagnie Paramount (il rapporta presque dix fois son budget de quatre millions de dollars !), celle-ci ne se fit pas prier pour ajouter un quatrième volet à la série des Vendredi 13 : ce sera Vendredi 13 : chapitre final, qui n'aura, vous vous en doutez, rien de final, puisque sa fin reste ouverte pour une suite. Ainsi, Vendredi 13, chapitre 5 : une nouvelle terreur (1985) de Danny Steinmann ne se fit pas attendre bien longtemps. On peut encore s'amuser à reconnaître ceux qui ont fait carrière parmi les jeunes comédiens de Vendredi 13 : chapitre final. Le plus reconnaissable est Peter Barton qui, grâce à son physique lisse, évoquant Ken le copain de la poupée Barbie, est devenu une star de la télévision, spécialisé dans les séries à l'eau de rose, comme Amour gloire et beauté, Les feux de l'amour ou Sunset beach. Dans le rôle de Tommy, on remarque Corry Feldman qui multiplia les rôles de petit garçon au cours dans années 1980 : Gremlins (1984) de Joe Dante, Les goonies (1985) de Richard Donner, Stand by me (1986) de Rob Reiner... Sa carrière déclinera un peu avec l'arrivé de l'âge adulte (récemment on l'a vu dans Citizen Toxie: The Toxic Avenger Part 4 (1999) par Loyd Kaufman, le boss de la compagnie Troma...).
La réalisation est assuré par Joseph Zito : après un petit thriller (Patricia (1975), dans lequel une jeune fille est prise en otage par un commando d'extrême gauche), il réalise Rosemary's killer (1981), un de ces slasher influencé par Halloween (1978) de John Carpenter, dans lequel un vétéran de la seconde guerre mondiale commet un massacre à la fête d'un College. Ce film convaincra suffisamment les producteurs de la série des Vendredi 13 pour qu'ils lui confient la succession du réalisateur Steve Miller (qui venait d'enchaîner deux épisodes de cette saga : Le tueur du vendredi (1981) et Meurtres en trois dimensions). Ensuite, Joseph Zito se rendra fameux en réalisant le premier volet de la trilogie Portés disparus (1984) : inspiré par Rambo (1982) de Ted Kotcheff avec Sylvester Stallone et annonçant nettement Rambo II (1985) de George P. Cosmatos, il allait consacrer le champion d'arts martiaux Chuck Norris vedette d'un cinéma d'action américain assez porté sur l'anticommunisme primaire. Ainsi, Zito allait récidiver avec Invasion U.S.A. (1985) dans lequel Chuck Norris interprète un ancien du CIA qui prend les armes pour défendre les États-Unis contre une sournoise invasion soviétique ! Si ce genre de scénario peut faire rire aujourd'hui (il faisait déjà rire en 1985 !), on notera que John Millius (Conan le barbare (1982)...) lui-même s'était compromis avec une histoire assez semblable dans Aube rouge (1984). Au niveau jeu de rôles, on se rappellera que Greg Costikyan (Paranoia, le premier Star wars RPG...) avait livré chez West End Games The price of freedom en 1986 dans lequel les PJ interprétaient des partisans américains luttant au cœur des Etats-Unis occupés par l'armée rouge ! Autres temps, autres mœurs ! Enfin, Joseph Zito livrera encore Le scorpion rouge (1989) mettant en vedette Dolph Lundgren (Rocky IV (1985)...) : un implacable tueur d'obédience communiste, envoyé en Afrique pour abattre un révolutionnaire, se rend compte que les russes et les cubains s'y comportent comme des barbares et se révolte contre ses maîtres. Forcément, une fois passée la chute du mur de Berlin, ce réalisateur ne travaillera plus pour le cinéma !

Bien, bien, bien... mais, et Vendredi 13 : chapitre final dans tout ça ? Hé bien, il n'y a pas grand chose à dire. Si vous avez vu Meurtres en trois dimensions, vous savez exactement à quoi vous attendre. La structure du récit est tout à fait semblable à ce film. Voici le programme des festivités : fin de la première nuit : Jason s'évade de la morgue ; Journée : les jeunes se rencontrent, se baignent tout nu, se font des blagues bien lourdes... ; début de soirée : on commence à fricoter ; fin de soirée : Jason arrive et massacre tout le monde jusqu'à ce que, au petit matin, on finisse par le tuer (jusqu'au film suivant). On notera toutefois quelques très légères innovations : un puceau complexé, l'"affligé" de la bande (on avait un paraplégique dans Le tueur du vendredi et un garçon grassouillet dans Meurtres en trois dimensions), va mieux s'en tirer sexuellement que le frimeur de service qui finira la soirée à se bourrer la gueule tout seul dans son coin. On remarque aussi la présence de Tommy, un personnage d'enfant passionné par les films d'horreur et les effets spéciaux : il s'agit sans doute d'un clin d'oeil assez démagogique (mais, bon, on est dans la série des Vendredi 13...) vers le jeune public qui était grand consommateur des films de Jason (les interdictions aux mineurs non accompagnés étaient alors très mollement appliqués par les exploitants des salles américaines). On apprécie aussi quelques séquences d'effets spéciaux gore très spectaculaires mitonnées par Tom Savini (Zombie (1978) de George Romero...) en personne : mais certains plan (l'infirmière se faisant éventrer) sont passés à la corbeille, en vue d'éviter une classification X à ce film. On a aussi quelques scènes d'action un peu réussies : ainsi les cadavres sont désormais lancés à travers les fenêtres... au ralenti ! Wouah, on se croirait dans un film de Sam Peckinpah (La horde sauvage (1969)...) !

Comme toujours, le récit se conclut sur une course-poursuite relativement efficace qui vient sauver le spectateur de l'ennui profond qui l'accablait jusqu'à ce moment, et, en plus, vendredi 13 : chapitre final se clôt sur une pirouette un peu inquiétante. Cette oeuvre est néanmoins un produit de confection, globalement dénué de toute originalité et de tout intérêt, qu'on pourra éviter sans remord.

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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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